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Ombre et pénombre

 

Du bois, je passe l'orée
sous un couchant doré,
suivant comme une ombre
mon compagnon sombre
qui flaire la sente solitaire,
alors que j'assure les arrières.

Puis soudain, chevauchant
un dernier rai, lâchement,
il me laisse plantée là
au beau milieu du bois.

Sous force chuchotis,
vent et cimes se rient
de mes pas indécis,
freinés par les chimères
enfantées sur les terres
d'un cœur peu téméraire.

Ce cœur dont les rafales
cadencent ma cavale
vers la délivrance
d'un rassurant silence.